Azure, two chevrons Or, a rose in base Argent.
References
[...]
La maison qui suit celle de MM. de Lagoy et qui fait le coin dans la rue Saint-Jacques,
vis-à-vis les remises de l'hôtel de la Tour-d'Aigues, fut bâtie
en même temps que la précédente par Joseph de Tressemanes,
seigneur de Chasteuil et de Rousset, conseiller au parlement, mort en 1722.
Joseph-Charles de Tressemanes, son fils puîné, chevalier de Malte
et depuis commandeur d'Aix, la vendit, en 1736, à Joseph de Coriolis,
baron de Limaye, seigneur de la Bastide des Jourdans, second président
à la cour des comptes, aides et finances, et au fils de celui-ci, comme
lui président à la même cour.
Achille-Joseph-Dominique de Coriolis-Limaye, petit-fils de ce dernier, mort
vers 1785, à l'âge de dix ou douze ans, fut le terme de cette branche
des barons de Limaye dont la maison fut acquise de ses héritiers, environ
vingt ans plus tard, par l'administration du département des Bouches-du-Rhône,
pour y établir la demeure des archevêques d'Aix.
L'ancien palais archiépiscopal n'avait pas été rendu en effet à
sa destination primitive, lors du rétablissement du culte catholique
en 1802, et lorsque Mgr. Champion de Cicé arriva à Aix, au mois
de juillet de la même année, on le logea dans la maison de MM.
d'Albert-St-Hippolyte, dans la rue de Littera, en face de la rue Adanson.
Mais cette maison n'avait pas de jardin et
convenait peu au chef de l'église d'Aix.
L'administration l'ayant reconnu elle-même, la maison de Limaye,
plus vaste, plus commode et où se trouve un beau jardin complanté
de superbes marronniers d'inde, fut acquise, avons-nous dit, pour servir de
logement à Mgr. De Cicé.
Ce prélat n'en jouit que peu d'années,
y étant mort le 22 août 1810.
Mgr. de Bausset qui fut depuis son
successeur, fut, rétabli plus tard dans l'ancien palais archiépiscopal
que les archevêques n'ont plus cessé d'habiter depuis lors.
Quinze ou dix-huit mois après la mort de M. de Cicé,
la maison dont nous parlons fut revendue comme domaine impérial, aux enchères
publiques reçues par le préfet des Bouches-du-Rhône et adjugée
à M. de Bausset (François-Louis-Nicolas), fils d'un ancien ambassadeur
de France en Russie.
M. le marquis de Bausset appartenant à une des plus
anciennes familles de Marseille,
s'était retiré à Aix depuis quelques années dans
l'intention, on le sait, de se soustraire aux rapports de société
que sa fortune et sa position l'eussent forcé, comme tant d'autres personnes
de son rang, d'entretenir avec les préfets régicides que Bonaparte
avait envoyés successivement à Marseille.
Sous la restauration,
il fut constamment député de l'arrondissement d'Aix à la
chambre élective où il suivit la même ligne que le marquis
de Lagoy, son beau-frère.
Il mourut sans enfants en 1841, et l'année suivante sa maison fut vendue
à l'honorable M. Borely (Toussaint-Joseph), procureur-général
près la cour royale, que le gouvernement de Louis-Philippe, à
la veille de tomber sous le poids du mépris public, a destitué
si brutalement à la fin de l'année 1847, se montrant peu reconnaissant
du concours que M. Borély lui avait prêté lors de la révolution
de 1830 et depuis ; mais on sait que l'ingratitude a toujours été,
après l'avarice, l'un des vices prédominants de Louis-Philippe.
[...]
Les deux belles maisons attenantes à l'ancien prieuré
du côté du couchant, appartenaient avant la révolution,
l'une, à MM. de Coriolis, seigneurs de Rousset et de Moissac, cadets
des barons de Limaye ; l'autre, aux marquis de La Fare, seigneurs de Bonneval,
du nom de Roux ou Ruffo.
Dans la première était né en 1735,
l'abbé Gaspard-Honoré de Coriolis, d'abord jésuite, puis
conseiller en la Cour des comptes, mort chanoine de l'église métropolitaine
de Paris en 1824.
Il est auteur d'un Traité sur l'administration du comté de Provence,
ouvrage estimé et encore très recherché de nos jours, malgré
les changements survenus dans cette matière depuis 1789.
Un frère de cet auteur, président à la même cour des comptes,
aides et finances de Provence, était le père et l'aïeul de MM.
de Coriolis, les seuls de leur nom qui habitaient encore notre ville, depuis
l'extinction des barons de Limaye et l'établissement des marquis d'Espinouse
à Paris, et dont la mort récente a si profondément affligé
leurs nombreux amis.
Un autre frère de l'abbé de Coriolis s'étant
marié à Nancy, a été le père de N... de Coriolis
mort au mois de septembre 1843, étant membre de l'académie des
sciences, section de mécanique, et directeur de l'école polytechnique.
" C'était, ont dit les feuilles publiques, un de ces hommes rares
qui joignait à une science profonde, les principes religieux les mieux
affermis. "
Coriolis
Cette maison, d'origine italienne,
est établie depuis plusieurs siècles en Provence
et tient rang parmi la plus ancienne noblesse de cette province.
Elle a produit des hommes illustres par leur courage, leurs emplois,
leur zèle inébranlable pour le service du roi et de la patrie,
soit dans les armées de terre ou de mer,
soit dans les hautes dignités des cours souveraines.
Elle a fourni aussi plusieurs commandeurs de l'ordre de Malte,
entre autres Pierre de Coriolis, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem,
commandant de Montferrand et général des galères en 1450
sous le grand maître de Lastic.
Bissac et Baudouin en font mention dans leur Histoire de Malte.
Jehan de Coriolis, neveu germain de Pierre qui précède,
fut député de la ville d'Aix et du pays de Provence
aux rois Louis XI et Charles VIII pour obtenir la confirmation
des privilèges de cette province.
II avait épousé Marguerite de Villeneuve-Trans, et il fut nommé,
comme le plus proche parent, tuteur d'Anne de Villeneuve,
mariée à Jean, vicomte de Meille, comte de Gurson, de la maison de Foix.
Jean de Coriolis, seigneur de Limaye, de la Bastide, de Jourdan et de Montfuron,
contribua par sa fermeté et son zèle à
faire lever le siège de Marseille à Charles-Quint.
Louis de Coriolis, seigneur de Corbières,
est appelé par Nostradamus personnage formidable et de souveraine autorité,
homme sans peur et ayant le courage du lion.
Après avoir perdu une jambe au service du roi pendant les guerres de Charles IX,
il devint président à mortier au parlement d'Aix et soutint vigoureusement
les droits de Henri IV au temps de la Ligue.
Il rendit l'arrêt célèbre qui proclamait ce prince,
conformément à la loi salique,
légitime héritier de la couronne de France,
et fit prêter ensuite serment de fidélité
par le gouverneur de Provence, par les évêques,
le parlement et les gentilshommes.
Les descendants directs de Louis de Coriolis marchèrent sur les traces de
ce grand homme, et, après s'être comme lui distingués dans
la carrière des armes, ils entrèrent aussi, quelques-uns couverts de blessures,
au parlement de Provence, où sept présidents à mortier
de père en fils dans la branche de Coriolis d'Espinouse,
ont laissé de profonds souvenirs de savoir,
de grandeur d'âme et d'énergie.
Jean-Louis de Coriolis, baron de Limaye, se distingua en combattant sous
la bannière du roi Henri le Grand, et il fut obligé de racheter
plusieurs fois sa liberté par une forte rançon.
(Voyez Bosio, Istoria della militia di S. Giov. Jerosolimitana, Roma, 1594 ;
l'abbé Expilly, Dictionnaire des Gaules; Nostradamus
; Bouche ; Gaufredy ; Pithon-Curt ; Papon ; l'abbé Robert, etc.)
La maison de Coriolis a contracté ses alliances avec celles de Villeneuve-Trans,
d'Astuard, de Grimaldi, d'Oraison, de Fortia, de Piolenc, de Vintimille (comtes du Luc),
de Vintimille (vicomtes de Marseille), de Grille, de la Tour-du-Pin-la-Charce-Montauban,
de Montcalm, d'Estamps, de Boisgelin, etc.
La seigneurie de Corbières a été érigée en baronnie en 1627,
en faveur de Laurent de Coriolis, dont le fils Honoré de Coriolis,
baron de Corbières, épousa en 1622 Elisabeth de Villeneuve,
fille unique de Pierre de Villeneuve, seigneur d'Espinouse, de la maison de Trans ;
lequel fit donation de tous ses biens aux enfants mâles issus de
cette union.
C'est depuis cette époque que la branche aînée de la maison de Coriolis
a ajouté à son nom celui de d'Espinouse.
La seigneurie de Limaye a été érigée en baronnie en faveur de
Jean-Louis de Coriolis par lettres patentes de 1646, et celle d'Espinouse en marquisat
en faveur de Pierre de Coriolis, baron de Corbières, par lettres patentes de 1651.
La maison de Coriolis a possédé en outre le marquisat de Puymichel et
le marquisat de Sainte-Jalle.
La maison a pour chef actuel Charles, marquis de Coriolis d'Espinouse,
officier démissionnaire en 1830, fils de Charles Louis Alexandre,
marquis de Coriolis d'Espinouse, mort en 1841, et de Henriette d'Estampes.
Son frère puîné Emmanuel, comte de Coriolis d'Espinouse,
lieutenant de vaisseau, démissionnaire, est marié à
Félicie de Bonneuil, dont il a deux filles.
La branche cadette, dite des barons de Limaye, est représentée aujourd'hui par
Charles, baron de Coriolis de Limaye, fils d'Ernest, baron de Coriolis de Limaye,
officier démissionnaire en 1830, décédé en 1847,
et de Marie de Beauffort.
ARMES : d'azur, à deux chevrons d'or,
accompagnés d'une rose d'argent en pointe.
(Voyez Pl. AV).
Supports et cimier : des aigles.